Fin février, j’ai eu l’occasion d’aller tester le Suzuki Vitara avec sa nouvelle motorisation essence à hybridation légère. Restylé en 2018, il intègre désormais la motorisation 1.4 Boosterjet Hybrid au catalogue, petit tour d’horizon sur ce modèle important dans la gamme Suzuki. J’en profiterais également pour vous parler du S-Cross avec la même motorisation.
Du nouveau sous le capot du Suzuki Vitara
Le constructeur japonais fait un peu de ménage dans son offre de motorisation, ainsi pour le Suzuki Vitara seul ce moteur 1.4 Boosterjet 129 ch avec son hybridation légère SHVS 48V sera désormais disponible à la commande. En attendant de nouveaux modèles hybrides qui seront développés avec un cousin japonais, Suzuki impose ces moteurs à hybridation légère sur Vitara, S-Cross et Swift Sport.
Un système mild-hybride qui passe d’ailleurs de 12 à 48 V pour offrir un rendement énergétique plus pertinent pour des véhicules familiaux. L’hybridation 12V est toujours présente au catalogue sur Swift et Ignis, dont l’usage urbain exploite bien ce système, mais qui aurait montré plus de limites sur un véhicule comme le Vitara.
Derrière l’appellation SHVS 48V de Suzuki on trouve un alterno-démarreur de 48V avec fonction de moteur électrique, une batterie lithium-ion de 48V et un convertisseur DC/DC 48-12V. Plus concrètement cette hybridation offre un effet boost et un apport en couple (+ 50 Nm). Cet effet agit avant que le turbo ne prenne le relais au-delà de 2000 trs/min, il a aussi l’avantage de rendre encore plus discret le Start & Stop.
A l’usage, c’est parfaitement transparent pour le conducteur. Comme souvent avec les hybridations légères, le seul élément perceptible est la baisse de consommation, qui est d’autant plus visible lorsque l’on a des trajets urbains à faire. Sinon le moteur qui était déjà souple avant, gagne encore en souplesse, et permet des reprises plus agréables à bas régime.
Par contre si vous avez le pied droit un peu trop lourd, vous ne verrez pas les bénéfices de l’hybridation légère sur votre consommation. Dans sa version Allgrip (transmission intégrale), on peut s’attendre à des consommations comprises entre 6.0 et 6.5 l/100km, ou si l’on n’est pas très en phase avec la conduite éco jusqu’à 6.9 l/100km dans notre cas (mais je ne balance pas le nom du binôme qui roule plus fort).
Autres évolutions du Vitara
Côté esthétique, pas de grands changements depuis le restylage présenté au Mondial de Paris en 2018. Seuls les optiques changent sur cette version du Vitara, avec des nouveaux feux avant et arrière à LED. Un changement qui est à la fois esthétique, mais aussi sécuritaire en offrant une meilleure visibilité la nuit et dans des conditions météorologiques dégradées.
A l’intérieur, c’est toujours aussi sobre. C’est d’ailleurs sûrement en comparant les intérieurs que le fossé se creuse entre Suzuki et d’autres modèles concurrents récents. Sachant que dans la même semaine, je venais d’essayer le Ford Puma mHEV, la différence est vraiment perceptible, le Vitara n’est pas aussi moderne. Il est beaucoup plus classique et simple dans son approche, ce qui peut être aussi un avantage pour certains clients qui sont réfractaires au bling-bling ou aux écrans de partout. Pour ce gabarit, le Vitara propose une bonne habitabilité intérieure et son coffre vous offrira 375 l de contenance (dans la moyenne du segment).
Cela n’empêche pas le Suzuki Vitara d’être bien équipé dès la première finition de la gamme. En « Avantage », le Vitara dispose de série du régulateur de vitesse adaptatif, du freinage actif d’urgence, de l’aide au maintien dans la voie et du système de reconnaissance des panneaux. Il faudra cependant passer à la finition au-dessus pour obtenir la détection de présence dans les angles morts ou le système multimédia compatible Apple CarPlay ou Android Auto disponible sur un écran 7″ tactile.
Disponible pour le moment uniquement en boite manuelle, le Vitara devrait ajouter la boite automatique d’ici la fin de l’année. Il reste disponible en deux versions : traction (4×2) ou à transmission intégrale (Allgrip), ce qui est plutôt rare sur ce segment, et qui en fait un allié pratique en montagne.
A propos du S-Cross hybrid
Lors de cet essai, j’ai eu également l’occasion de tester le Suzuki S-Cross équipé de la même motorisation Boosterjet 1.4 de 129 ch SHVS 48V. Je fais le choix de ne pas en faire un article à part, car les performances et le comportement routier sont assez proches entre les deux modèles.
Le S-Cross fait 4.30 m de long alors que le Vitara n’en fait que 4.17 m, il gagne un peu en habitabilité, mais c’est surtout l’esthétique qui entre en compte quand on opte pour le S-Cross.
Paradoxalement le Suzuki S-Cross est plus haut de gamme dans la hiérarchie des produits de la marque, alors que c’est le Vitara qui semble capter toute l’attention. Il faut dire que le S-Cross est basé sur une plateforme qui arrive doucement en fin de cycle de vie et malgré un restylage en 2016, il semble un peu déconnecté du marché actuel. L’intérieur, même s’il est plus confortable et mieux fini, est quand même plus daté.
Ce modèle garde un intérêt malgré tout par son positionnement tarifaire, surtout associé à cette nouvelle motorisation à hybridation légère, mais vous comprendrez sans mal qu’il n’est pas aussi excitant à présenter qu’une nouveauté. Quand d’habitude, on hésite entre raison et passion, ici on est dans le rationnel, sans aucun doute possible.
Ce qu’il faut en retenir
Miser dans un premier temps sur une motorisation à hybridation légère est plutôt malin pour Suzuki, car cela reste la solution d’électrification la plus abordable pour les clients. Même si la réduction sur la consommation dépendra essentiellement du type de parcours que vous ferez, la baisse est déjà notable sur les émissions de CO2 avec de 128 à 133 g/km (WLTP) pour la version traction et 140 à 145 g/km pour la version Allgrip.
Côté tarif, le Suzuki Vitara mHEV débute à partir de 22 640 € et de 25 840 € pour la version Allgrip. S-Cross, quant à lui, voit ses tarifs démarrer à partir de 24 340 €. Cela place le Suzuki Vitara dans la même gamme de prix que le Ford Puma mHEV, ce qui pourrait ne pas faciliter la vente, même si Puma n’est disponible qu’en 2 roues motrices à la différence de Vitara.
Suzuki offre un modèle robuste, qualitatif et polyvalent (notamment dans sa version Allgrip), sa mécanique est fiable et son confort est assez ferme. Vous ne vous perdrez pas dans un catalogue d’options interminable, car l’élément de personnalisation se réduit au choix de la couleur de la carrosserie. Avec le Vitara, comme avec le S-Cross, on est finalement dans l’achat rationnel plus que passionnel, mais l’essentiel, c’est qu’il réponde à votre besoin.
Il faut dire que mon coup de coeur chez Suzuki, c’est surtout la Swift et la Swift Sport, qui restent pour moi les produits le plus aboutis, avec une mention spéciale pour le Jimny hélas victime de son succès.
J’attends la sortie de la Vitara en boîte auto. Puis, confortablement installé, je me rendrais en Hongrie afin de commenter mon récit véridique qui débute en Hongrie et s’achève à Eaubonne: « Existences bouleversées »
Merci pour vos commentaires.