Essai

Land Rover Discovery, Range Rover Evoque Cabriolet et Velar à l’essai

Essai gamme Land Rover

En août, j’ai eu l’occasion de faire mes premiers essais de SUV du groupe Jaguar Land Rover, une découverte intéressante et une plongée dans l’univers de ces véhicules off-road qui savent très bien composer entre performances et confort. Au menu de ma prise en main et donc de cet article : Land Rover Discover 5, Range Rover Velar, Range Rover Evoque Cabriolet et Jaguar e-Pace.

Essai gamme Land Rover

Si vous me suivez régulièrement, vous savez que les SUV ne sont vraiment pas le genre de véhicules que j’affectionne particulièrement. Notamment parce que je considère qu’ils n’ont aucun intérêt pour circuler en ville, et pourtant c’est là où on les retrouve en masse. Pour autant je trouve légitime ces mêmes véhicules, lorsqu’ils servent à sortir des sentiers battus, encore faut-il qu’ils puissent le faire et dans de bonnes conditions.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Même si beaucoup de marques réussissent à vous convaincre que leurs SUV un peu haut sur patte sont de bon franchisseurs, si on devait spontanément me demander quelles marques je recommanderais pour des activités de 4×4, je citerais sans hésiter Jeep ou Land Rover (mais il y a d’autres modèles très bons dans d’autres marques aussi). Deux styles, deux approches mais deux marques qui ont ça dans leur ADN depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui on se concentre sur ma découverte de Land Rover, mais bientôt cela sera aussi au tour de Jeep de passer à la casserole.

A la découverte du Discovery HSE Luxury

L’initiation à la gamme débute en plein coeur de Lyon à notre arrivée par le TGV à la Part-Dieu, un Land Rover Discovery nous y attend pour prendre la route jusqu’au lac d’Annecy. Une chose est sûre c’est qu’avec ses 4.97m de long et 1.88m de haut, on est face à un sacré morceau et je me sens un peu petite à ses côtés alors que j’ai essayé récemment le Tesla Model X qui dépasse les 5m de long, mais est bien moins haut et donc moins massif.

Essai Land Rover Discovery

Les caméras de vision périphérique qui équipent en option notre véhicule sont déjà mises à l’épreuve dès la sortie du parking de la gare, si les trottoirs ne sont pas forcément un piège mortel à la différence de certains fossés en tout terrain pour notre Discovery, embarquer un montant de barrière ferait mauvais genre. Je suis bien contente d’avoir laissé le volant pour sortir du centre ville car le gabarit de l’engin nécessite un court moment d’adaptation, j’ai pris la place du conducteur une fois passée un premier péage urbain.

Essai Land Rover Discovery

Une fois installée derrière le volant, on fait vraiment la différence entre les « faux SUV », en gros les berlines rehaussées, et ce Land Rover Discovery. Là on a vraiment une position de conduite qui domine la route, presque plus proche du poids lourds que de la voiture, à tel point que l’on regarde les autres conducteurs de SUV de haut en rigolant.

Notre première approche du Discovery s’est donc fait essentiellement sur l’autoroute qui nous mènera jusqu’aux environs d’Annecy. L’occasion d’apprécier les qualités routières de notre salon roulant, car si le Discovery est plus proche du parpaing en terme d’aérodynamique, à son bord c’est avant tout le confort qui prime. Et je dois dire que le moteur diesel de 240 ch et la boite automatique 8 rapports font le job malgré plus de 2.1 tonnes à tracter.

Essai Land Rover Discovery

Pendant que je finis de régler aux petits oignons la configuration de mon siège puis engage le mode massant, mon binôme s’amuse à regarder la télé grâce au dual-view de notre écran 10″, ce qui signifie que pendant que l’écran central m’affiche toujours sagement la cartographie GPS, mon passager peut lui regarder son programme TV favori sans que j’en sache rien. Un équipement possible assez anecdotique mais suffisamment rare pour en parler. Et pour rester dans l’univers du siège, j’avoue avoir bien apprécié que les deux places arrière principales puissent s’incliner, bien trop souvent ces places là sont tellement droites qu’elles en sont vite inconfortables, là ce n’est clairement pas le cas, et en plus avec notre toit panoramique c’est encore plus agréable d’être installée à l’arrière.

Essai Land Rover Discovery

En dehors de son gabarit imposant, je n’ai finalement pas grand chose à redire sur ce modèle, et c’est encore plus vrai quand on lui fait quitter les routes pour le faire passer au milieu d’un bosquet, à travers champs ou encore grimper sur une piste de montagne jusqu’à un refuge situé à 1830m. Le discovery le fait toujours dans le plus grand des conforts et dans un sentiment de sécurité.

Essai Land Rover Discovery

Là où le bas blesse c’est peut quand il s’agit de parler du budget du bestiaud, 75 000€ dans cette version haut de gamme (HSE Luxury) et motorisation diesel de 240ch, mais auquel s’ajoute plus de 25 000€ d’options … Bon il faut dire qu’il ne lui manquait vraiment pas grand chose à ce tarif là.

Jaguar E-Pace

A vrai dire je vais moins m’étendre sur ma prise en main du E-Pace de Jaguar. Même si le E-Pace a su suivre les Land Rover sur du tout-chemin dont quelques secteurs un peu plus techniques, on est ici plus ici dans l’esprit du SUV de ville.

Essai Jaguar E-Pace

Notre modèle était pourtant équipé d’un moteur 2.0 essence de 300 ch (P300) qui offre un certain agrément de conduite, mais forcément quand on passe du confort du Discovery à des suspensions plus fermes comme celle du E-Pace et un intérieur avec une dotation moins riche, la comparaison n’est pas en faveur de ce SUV compact de Jaguar.

C’est aussi le seul SUV que l’on a laissé sur le parking avant de prendre la piste qui montait au chalet. Il faut dire qu’il n’était pas aussi bien configuré pour faire du off-road que ses petits copains, d’ailleurs certaines pentes (avec un terrain rocailleux instable) que l’on a empruntée mettaient à rude épreuve la technologie embarquée de nos différents modèles équipés en pneus de route.

Essai gamme Jaguar Land Rover

D’un autre côté le Jaguar E-Pace présenté ici restait dans une configuration tarifaire plus « raisonnable » (en dessous de 72 000€ options incluses) que le Discovery HSE Luxury et le Velar, ce qui reste un montant non négligeable.

L’improbable Range Rover Evoque Cabriolet

Le Range Rover Evoque est un SUV urbain qui a rapidement séduit une nouvelle clientèle par ses lignes originales et son gabarit compact (4.37 de long pour 1.6m de haut). Ils ont tellement rabaissé ce SUV qu’ils ont dû finir par le confondre avec une berline et se sont donc mis en tête d’en faire une variante découvrable. Une idée un peu folle sur le papier autant qu’en vrai, je ne pouvais donc pas louper l’opportunité de l’essayer.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Si ce n’est pas le premier 4×4 / SUV sans toit en dur qui est lancé sur le marché (la Jeep Willis ou plus récemment le Nissan Murano Cabriolet), cela reste quand même un produit un peu hors norme dont on a un peu de mal à connaître l’utilisation possible et la cible réelle. Malgré tout une fois la capote ouverte, l’Evoque garde de l’allure et il conserve surtout son attitude assez racée qui a fait son succès.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Ce qui est assez déroutant c’est de se rendre compte que les flancs remontent vraiment haut, jusqu’à hauteur d’épaule pour moi. Le constat de cette haute ceinture de caisse a été d’autant plus flagrant quand la pluie nous a forcé à recapoter, alors avec le ciel de toit noir de la capote on se sent légèrement oppressé, le manque de surface vitrée se fait clairement sentir.

essai evoque cabriolet

Pour cet essai j’ai eu la motorisation 180ch diesel entre les mains avec sa boite automatique 9 rapports. Diesel et cabriolet ne font pas toujours bon ménage mais dans le cas présent la cohabitation fonctionne bien. Ce moteur reste assez discret, la boîte semble lui apporter beaucoup de souplesse, mais il faut dire que je ne l’ai pas beaucoup poussé car notre petite virée en Evoque Cab’ se faisait entre la station de la Plagne Bellecôte (un peu moins de 2000m d’altitude) et les shelters du Land Rover Experience placé sur le sommet de la Roche de Mio à 2600 m via des pistes de montagne.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Vu les suspensions très fermes de l’Evoque, sensation amplifiée avec ce jeu de jantes 20″ noires, je peux vous dire que l’on a senti passer toutes les aspérités des sentiers, et puis même si l’Evoque a su évoluer sur ces chemins pentus, rocailleux et défoncés, ce n’était pas forcément le plus à l’aise de la bande sur l’exercice et c’est surtout le moins confortable. Il sera surement plus adapté pour rouler le long des côtes histoire flâner sur quelques chemins au sein des vignobles ou sous les pinèdes, même si on ne peut pas lui enlever ses capacités de franchissement.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

En tout cas je suis assez surprise de voir le travail effectué sur les renforts de ce cabriolet, car les chemins que nous avons empruntés auraient pu révéler les limites de ce délire stylistique mais il n’en est rien, ça ne bouge pas, ça ne grince pas, tout reste bien à sa place (sauf ses passagers un peu brinquebalés). Mais cette rigidité entraîne aussi une forte hausse du poids faisant de ce SUV compact un gros bébé dépassant les 2 tonnes, c’est lourd et ça se sent, même si le poids est intelligemment réparti pour baisser le centre de gravité.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Sa capote a également reçu mon approbation, rapide et bien isolée, c’est le minimum que l’on pouvait attendre sur cette voiture. Quand la météo est passée d’un timide soleil à une belle averse, nous étions content de pouvoir recapoter en roulant jusqu’à près de 50 km/h en se retrouvant à l’abris en quelques secondes (18 secondes).

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Maintenant cet Evoque Cabriolet sera plus adapté pour transporter 2 personnes que 4, de toute façon la capacité de son coffre de 250 litres va vite restreindre les envies d’évasion à plus de 2 passagers, et puis les places arrières accueille le filet anti-remous qui peut vite se montrer utile dès lors que l’on roule au-delà de 50km/h.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Une chose est sûre c’est que l’on ne va pas croiser souvent ces Evoque Cabriolet, en plus d’une proposition un peu trop audacieuse pour le commun des mortels, son prix risque de dissuader les envies de fantaisie de certains, notre modèle avec ses options était présenté à plus de 83 000€ (prix de base 67150€ pour cette version HSE Dynamic), le catalogue d’options fait vite grimper la douloureuse chez Land Rover.

Essai Range Rover Evoque Cabriolet

Le Range Rover Velar : le chouchou

S’il y a un véhicule que j’aurais bien ramené chez moi de cet essai, c’est bien celui là, le Range Rover Velar en version Première Edition avec le moteur Si6 P380. Bon il faut dire de suite que c’est aussi le plus cher de l’essai avec ses 111000€ (mais à ce tarif là il est équipé royalement), sachant que le modèle débute autour de 57 000€ pour les versions de base, oui, j’ai (parfois) des goûts de luxe 😉

Essai Range Rover Velar

Je ne pensais pas pouvoir être séduite autant par un Range Rover (dixit ce que je disais plus haut sur mon intérêt personnel pour les SUV) mais celui là à des arguments pour séduire aussi bien sur l’esthétique, que la motorisation, que le confort intérieur. Un quasi sans faute pour ce modèle dans cet essai découverte.

Essai Range Rover Velar

Côté esthétique si le Velar a reçu le titre de plus belle voiture de l’année 2018, ce n’est pas pour rien, même si cela reste un gros SUV, il y a un travail de design assez intéressant. Plus fluide et élégant que l’Evoque, en étant pourtant plus grand (4.80m de long pour 1.68m de haut), il garde néanmoins des lignes assez athlétiques. Le fait que le modèle intègre des poignées rétractables joue aussi sur la finesse et fluidité de l’ensemble, en tout cas j’aime beaucoup (comme sur la Tesla Model S). En bref c’est un SUV, mais il est racé et offre un très joli compromis qui se positionne à merveille dans la gamme de la marque.

Essai Range Rover Velar

Sous le capot de notre Velar, un V6 essence de 3.0L de 380ch et un couple 450 Nm (à 3000 trs/min), la plus grosse motorisation disponible pour ce modèle, le reste de la gamme se répartie entre trois diesel (180ch, 250ch et 300ch) et deux autres moteurs essence (250ch et 300ch). J’ai été au volant du Velar P380 pendant près de 2h (et autant en passager), cela m’a permis de me faire une bonne idée de l’agrément de conduite de cette motorisation.

Essai Range Rover Velar

J’aime assez cette version qui offre à la fois beaucoup de souplesse et de douceur, mais qui sait se montrer très réactive aux sollicitations plus poussées. Encore une fois la boîte 8 rapports s’est montrée adaptée à la situation et sans être prise à défaut. La montée vers la station de la Plagne Bellecôte était un vrai plaisir, malgré une route avec des lacets sans fin (je découvrais), il y a d’ailleurs un peu de roulis quand même même s’il est plutôt bien contenu pour le gabarit de l’auto, du moins j’étais bien contente d’arriver au bout de plusieurs dizaines de virages en épingle, même si en même temps ces virages serrés permettaient ensuite de faire ronronner le moteur V6 qui a une sonorité assez agréable.

Essai Range Rover Velar

Enfin cerise sur le gâteau, l’intérieur est aussi soigné que l’extérieur. Là où l’Evoque un peu brut de décoffrage, le Velar dans cette version Première Edition offre une finition haut de gamme. Cela passe par un ensemble de choses, du volant aux sièges (chauffants, ventilés et massant et je peux vous dire que j’ai testé tous les modes 😉 ), aux doubles écrans pour les commandes (que l’on retrouve aussi chez Porsche par exemple). On peut aussi mentionner un très beau toit panoramique et ouvrant et un système audio Meridian de qualité, on est comme à la maison dans ce Velar.

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En Bref

Vous l’aurez compris j’ai un coup de coeur pour le Range Rover Velar, qui mérite vraiment que l’on s’y intéresse en alternative aux modèles teutoniques, et je ne m’attendais vraiment pas à l’apprécier autant.

Essai Range Rover Velar

Je me suis bien amusée avec l’improbable Range Rover Evoque Cabriolet, que je ne recroiserais probablement jamais.

Cette première immersion dans la gamme des SUV du groupe Jaguar Land Rover était forte instructive pour moi, et j’ai déjà eu un aperçu des capacités off-road des différents modèles présentés. En plus que dire du cadre de l’essai, c’était juste parfait, le seul regret c’est que la météo ait été moche juste au moment où je roulais avec l’Evoque Cabriolet et puis pour découvrir l’expérience de conduite de la marque offert au 11-17ans à La Plagne, mais c’est le jeu avec la montagne elle est toujours imprévisible !

Essai Land Rover Discovery Sport

 

A propos de l'auteur

Portrait Miss280ch 350z

Raphaelle

Avoir des chromosomes XX n'empêche pas d'apprécier les voitures et les belles mécaniques, bien au contraire. Je pense même que cela permet d'apporter un regard différent sur le secteur automobile, sans pour autant devoir se limiter à commenter la palette des couleurs des citadines.

J'ai grandi baignée dans l'univers automobile, je me suis fait plaisir avec des sportives raisonnables, j'ai passé des heures voire des week-ends au sein de clubs automobiles. Depuis maintenant plus de 7 ans, j'édite seule le site Miss280ch. Entre coups de coeur et coups de gueule, je m'exprime souvent sans langue de bois, mais toujours avec humour et honnêteté.

Basée en Alsace, je profite de l'Autobahn illimité pour taquiner les VMax des voitures ou des Vosges pour tester les châssis ... ce terrain de jeu est parfait.

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