Essai

Mitsubishi Space Star : une voiture petit prix méconnue

mitsubishi space star - essai AMAM © Soufyane Benhammouda / AMAM

Parce qu’on n’a pas toujours un budget automobile extensible, et de moins en moins avec toutes les taxes imposées à l’achat, j’avais envie de vous présenter une voiture petit budget signée Mitsubishi. La Space Star est la citadine de la marque japonaise, c’est le modèle le plus vendu en France pour le constructeur, que l’on connaît pourtant mieux pour ses SUV et son Pick-up, il faut dire que la Space Star évolue dans un marché concurrentiel où le look assure 80% de la vente, pas facile quand on ne se démarque pas sur le style. Mais a-t-elle d’autres arguments à faire valoir ?

Un look extérieur en progrès

C’est dire que l’on partait de loin, je sais, je suis vache avec cette voiture. Non pas que la Space Star soit moche, ni même qu’elle souffre d’un physique ingrat, ce n’est pas du tout le cas, elle est juste fade. C’est un véhicule plus fonctionnel que sexy.

mitsubishi space star

Jusqu’à ce dernier petit lifting, la Space Star semblait encore bloquée sur le style de début 2000. Difficile alors de faire le poids face à une Suzuki Swift et ne parlons pas de la Mini dans sa version 3 portes, qui ont toutes les deux le même gabarit d’un peu plus de 3.8 m.

Mais il y a du mieux sur cette dernière génération de Space Star, elle récupère le même style de face avant « Dynamic Shield » que le reste de la gamme. Elle se muscle un peu aussi sur la face arrière avec un nouveau bouclier. Et de nouveaux feux arrière leds terminent l’évolution notable du modèle.

mitsubishi space star

Rien de fou-fou, cette auto n’est pas pensée pour en mettre plein la vue, mais pour être facile et pratique, et là-dessus on est bon.

A l’intérieur, quelques évolutions sensibles également, mais là encore on est dans une voiture qui est encore assez rustique par rapport à d’autres modèles du segment, y compris sur le confort de l’assise. Mais elle offre du rangement et un espace à bord correct, même si son coffre n’offre lui que 235 litres.

Deux petites motorisations essence 71 et 80 ch

J’ai pris en main la motorisation la plus puissante de 80 ch, mais vu la vocation première de l’auto (la ville), la motorisation de 71 ch n’est pas à négliger pour autant. J’ai préféré la tester dans sa version à boîte manuelle, car en 80 ch, elle existe aussi avec une boîte auto CVT.

mitsubishi space star - intérieur

La boîte CVT à variation continue a ses fans, je n’en fais pas spécialement partie, mais on la retrouve encore régulièrement sur les modèles japonais. Un peu lente et surtout cette sensation de faire hurler le moteur pour rien (même si elle progresse) n’est pas forcément du goût de tous. Mais pour une utilisation urbaine, elle n’est pas désagréable et pousse à une conduite éco.

Sur les petites voitures et petits moteurs, j’aime bien les boîtes manuelles, même si ici, il s’agit d’une boîte à 5 rapports un peu longue, on peut quand même un peu s’amuser à adopter une conduite dynamique sur une voiture qui n’est absolument pas prévue pour ça. Le moteur est assez vif, dès lors qu’on le cravache un peu, il répond du tac au tac malgré seulement 80 ch et 106 Nm de couple.

mitsubishi space star

Ni le châssis, ni les suspensions, n’invitent à une conduite dynamique, d’ailleurs la Space Star nous ramène un peu quelques années en arrière, surtout quand on compare à quelques concurrentes quelques centimètres plus courtes ou plus longues. C’est d’ailleurs pour ça que cet essai était finalement marrant, car à la différence des autres voitures essayées lors des sessions de l’essai multimarque de l’AMAM, il fallait un bon coup de main pour garder celle-là dans son cap sur les routes sinueuses, et sous la pluie, quand on augmentait le rythme.

Du coup en poussant la voiture plus que prévu, sur une voie rapide puis sur des petites routes, j’ai atteint la consommation de 6.2 l/100 km, mais en adoptant une conduite plus rationnelle, on devrait se situer entre 5.3 et 5.8 l/100 km. Côté CO2, cette version 80 ch émet 121 g/km de CO2.

mitsubishi space star en conduite dynamique

Un tarif et un équipement qui joue le jeu

Affichée à partir de 11 990 € pour la finition IN et son moteur de 71 ch, la Space Star est un modèle bien doté pour son positionnement. Si vous êtes éligible à la prime à la conversion et à la reprise d’un véhicule, vous pouvez faire baisser le prix de la Space Star jusqu’à 6 990 €. Histoire de changer un peu de Dacia, cette Mitsubishi est à connaître.

mitsubishi space star

Celle que j’avais à l’essai est commercialisée à 13 990 €, il s’agit d’une Space Star 1.2 MIVEC 80 AS&G finition RED LINE EDITION. Pour ce prix, vous disposez d’un équipement très correct :

  • Aide au démarrage en côte (HSA)
  • Capteur de pluie et de luminosité
  • Contrôle actif de stabilité (ASC) et de motricité (TCL)
  • Contrôle de la pression des pneumatiques (TPMS)
  • Régulateur de vitesse
  • Climatisation automatique
  • Système d’ouverture des portes et démarrage sans clé
mitsubishi space star - essai AMAM © Soufyane Benhammouda / AMAM

Si vous voulez opter pour la finition la plus élevée de la citadine « intense », vous ajouterez avec 2000 € de plus :

  • Alerte de franchissement involontaire de ligne (LDW)
  • Caméra de recul
  • Commutation automatique entre feux de route et feux de croisement (AHB)
  • Feux de jour à LED
  • Projecteurs à LED
  • Projecteurs antibrouillard
  • Smartphone-link Display Audio 3.0 (SDA) : système multimédia connecté avec écran tactile 7″, compatible Android Auto™ et Apple CarPlay™**
  • Système de réduction de vitesse avant collision avec fonction de détection des piétons (FCM)
mitsubishi space star
Finition intense (ou écran 7 pouces disponible en option sur red line edition)

Comme souvent chez les marques japonaises, quasi pas d’options à ajouter pour compléter son véhicule.

En bref

Même si elle s’est actualisée et améliorée, la Space Star reste un peu en retard dans son évolution, et je ne parle ici pas que du style du véhicule. Le comportement routier n’excelle pas, mais le modèle se dote d’un bel équipement technologique pour palier à son retard sur d’autres domaines. En plus, elle est fiable, ce n’est pas négligeable quand on a un budget serré.

Elle saura être un bon choix si l’on cherche un véhicule à usage urbain à petit budget. Même si Ignis et Swift de chez Suzuki (dont je parlerais bientôt sur le blog) ne sont pas si loin derrière côté tarif.

mitsubishi space star - essai AMAM

Si certains sont réfractaires au tout tactile et à trop de technologie, cette Space Star reste très simple à utiliser, je pense notamment à certains de nos « anciens », qui au moins s’y retrouveront pour manipuler les différentes commandes de clim, de radio, ou autre.

Une voiture clairement plus raison que passion, mais il en faut aussi dans les catalogues des constructeurs. On serait quand même bien triste de voir Mitsubishi disparaître d’Europe, c’est hélas un peu le chemin pris par les décisions stratégiques de la direction. En attendant de voir ce que l’avenir nous réserve pour Mitsubishi, aidons les employés Thailandais (c’est un pays qui me tient à coeur) qui assemblent cette voiture, en trouvant de nouveaux acheteurs pour cette Space Star.

A propos de l'auteur

Portrait Miss280ch 350z

Raphaelle

Avoir des chromosomes XX n'empêche pas d'apprécier les voitures et les belles mécaniques, bien au contraire. Je pense même que cela permet d'apporter un regard différent sur le secteur automobile, sans pour autant devoir se limiter à commenter la palette des couleurs des citadines.

J'ai grandi baignée dans l'univers automobile, je me suis fait plaisir avec des sportives raisonnables, j'ai passé des heures voire des week-ends au sein de clubs automobiles. Depuis maintenant plus de 7 ans, j'édite seule le site Miss280ch. Entre coups de coeur et coups de gueule, je m'exprime souvent sans langue de bois, mais toujours avec humour et honnêteté.

Basée en Alsace, je profite de l'Autobahn illimité pour taquiner les VMax des voitures ou des Vosges pour tester les châssis ... ce terrain de jeu est parfait.

1 commentaire

  • Je conduis cette voiture depuis bientôt trois ans. Il s’agit d’un modèle de 2013, avec le plus petit moteur (71 CV, boite manuelle) avec lequel j’ai parcouru près de 60 000 km à ce jour. J’apprécie toujours autant ma voiture. En ville, on peut circuler et se garer sans crainte puisqu’elle est courte, maniable, avec une bonne vision périphérique. Elle est très économique puisque ma consommation mixte (ville-route-autoroute) oscille très souvent entre 4.2 et 4.8 litres aux 100 km ! Beaucoup d’espaces de rangement bien pensés (grande boite à gants, crochet pour sac). Beaucoup d’espace pour les jambes aux places arrière. Un moteur vif au démarrage et sur les premiers rapports en ville. Un vrai confort d’assise et de suspension pour une petite citadine. Un bon rapport prix-équipement. Une ergonomie très simple pour une prise en main rapide : les commandes de la radio, de la clim et le bouton de warning sont à porter de main. Et une fiabilité exemplaire qui ne m’a jamais posé le moindre problème !

    Seuls petits reproches : le moteur manque de couple dans les cotes + le réseau Mitsubishi très clairsemé en France + le petit réservoir d’essence est couplé avec une réserve XXL (10 litres) ce qui réduit la distance parcourue avec un plein. Mais gardons en tête que je peux parcourir 650 km avec moins de 30 litres d’essence, ce qui est tout bonnement exceptionnel : j’ai seulement fait remplacer en concession « disques & plaquettes de frein avant » avec anticipation à 68 000 km !

    Et puis personnellement, j’aime bien son petit look dynamique qui ne fait ni utilitaire, ni « voiture sans permis ». J’ai une version bicolore, avec une peinture blanche métallisée et des éléments peints en noir (toit, béquet, rétros…) qui dynamisent la ligne. J’adore le design simple et fonctionnel de l’habitacle, notamment la console centrale noire laquée.

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