La nouvelle génération d’Audi A3 a débarqué en pleine année de pandémie, pour autant il est difficile de passer à coté du lancement de cet incontournable de la gamme Audi. L’essai de cette nouveauté aurait dû initialement se tenir en Avril sous le soleil d’Ibiza, c’est finalement en Octobre et sur une liaison Marseille > Paris que j’ai pu découvrir le modèle. Sur le papier, les essayeurs n’ont pas vraiment été gagnants au change, mais cet exercice a permis de révéler une qualité pas forcément attendue des motorisations 150 ch TFSI et TDI de l’A3.
Mais avant de revenir sur la liaison de 800 km entre les deux villes ennemies jurées au foot, et le constat que l’on a pu faire à cette occasion, une petite présentation de l’évolution de la nouvelle Audi A3 s’impose quand même.
Design de l’A3 Sportback et Berline 2020
Comme à son habitude, le constructeur allemand Audi fait évoluer son modèle phare, mais sans complètement trancher avec la génération précédente. Même si le design extérieur et intérieur évolue, c’est un choc moins important que lorsque l’A3 s’est offert un facelift en 2005 pour intégrer la fameuse calandre Single Frame, je pense que certains s’en souviennent encore.
Pour autant cette quatrième génération de l’Audi A3 suit les évolutions du design général de la gamme, le capot gagne en structure, les boucliers avant et arrière évoluent, et même les lignes des flancs sont plus marquées, le tout pour renforcer le caractère sportif de cette berline compacte. D’ailleurs, si on regarde bien, on trouvera probablement plus de ressemblances entre cette nouvelle A3 et la RS3 de 3ème génération, que de l’ancienne A3 standard.
C’est probablement l’effet nid d’abeille sur la calandre Single Frame qui renforce cette sensation. Si les lignes sur les flancs et le capot sont d’un bel effet dans l’aspect général, je suis un peu moins séduite de certains ajouts de style visible sur les boucliers de la version S-Line (la plus vendue en France), de loin l’effet est réussi, mais quand on s’approche, on déchante un peu de ces ajouts plastiques. Question de goût et d’habitude probablement.
Si la version Sportback est toujours celle qui s’attire le plus les faveurs des acheteurs en France, moi j’ai quand même un gros faible pour la version Berline de le nouvelle A3. Je trouve le design de cette version plus fin et plus cohérent surtout à l’arrière, en plus elle jouit d’une meilleure aérodynamique (avec un cx de 0.25 contre 0.28 pour la version Sportback). Mais bon forcément je roule en berline, je suis un peu parti pris.
A l’intérieur de la nouvelle Audi A3
Si vous êtes familier avec l’environnement Audi, vous ne serez pas vraiment dépaysés par l’intérieur de cette nouvelle génération d’A3. Il y a cependant un élément qui peut dérouter, ou ne pas plaire, c’est la place que prennent les nouveaux aérateurs du côté conducteur notamment, une position très haute et encadrant le poste de pilotage. J’avoue que je ne suis pas forcément très fan de ce style. Après cela a peut-être l’avantage d’être efficace, dur d’en juger lorsque l’essai se déroule au mois d’Octobre. Je ne m’avancerais donc pas sur ce point. Mais il en va de même pour leur position pour le passager, je reste aussi sur la réserve.
Une autre évolution notable se trouve au niveau de l’emplacement de la boîte de vitesses, pour les modèles équipés de la S-tronic, fini le gros levier façon manette d’aviation et bonjour petite chose à activer du bout des doigts nommée « Shift by Wire », même si une grosse manette n’a pas d’intérêt, et même pire occupe de l’espace pour rien, cela faisait quand même un peu plus cossu et donc haut de gamme. Ce sont ces petits éléments de finition qui ouvrent une réflexion que je partage avec vous, si on n’opte pas pour une floppée d’options, cette nouvelle Audi A3 est-elle si Premium que cela à l’intérieur ? Surtout que dans la famille Volkswagen, cela pousse fort pour prendre la place du Calife.
Il n’en reste pas moins que la nouvelle Audi A3, surtout dans la finition S-Line, offre un bon confort intérieur, la position de conduite et ses sièges sont notamment un point fort quand on en prend le volant. D’ailleurs le volant aussi offre une prise en main agréable. Le système multimédia est toujours parmi les plus efficaces à utiliser. Il y a quand même beaucoup d’éléments positifs à noter.
Et côté comportement routier ?
Finalement, c’est probablement en roulant que l’Audi A3 prend tout son sens, et c’est aussi pour ça qu’on les aime. Même s’il faudra attendre la S3 pour avoir un côté sportif encore plus assumé, l’Audi A3 offre déjà un caractère dynamique, mais tout en gardant un confort un peu moins ferme que par le passé. Elle s’embourgeoise donc un peu (comparée à une deuxième génération que je connais mieux, car on en a une dans la famille), mais c’est pour offrir plus de polyvalence, je vote pour.
Avant de nous lancer dans notre challenge autoroutier sur 800 km, la première journée de cet essai laissait la part belle à un roulage sur les petites routes entre Aix et Cassis puis un joli détour dans l’arrière-pays avant de rejoindre Marseille. L’occasion pour moi de tester la version 35 TDI de cette A3, soit la motorisation 150 ch diesel en boîte S-tronic 7 rapports. Autant vous dire que sachant le programme qui nous attendait le lendemain, cette première journée était plutôt éloignée de l’écoconduite, mais une bonne occasion de tester le châssis qui fait partie des bonnes surprises de cette Audi A3.
Cette version 35 TDI avec ses 150 ch sur les roues avant et son couple de 360 Nm apportera satisfaction a bien des conducteurs, les relances sont bonnes, elle est volontaire, et surtout dès que l’on est un peu plus doux avec la pédale de droite, la consommation offre une bonne sobriété. Bien entendu, cela reste un moteur diesel et donc si on opte pour une conduite dynamique, le bruit du moteur sera bien présent. Autre petit défaut de la boite S tronic, si on la laisse en automatique, elle cherchera la conduite la plus économique, n’oubliez pas de changer de mode si vous êtes d’humeur plus joueuse.
Je n’ai pas eu l’occasion de tester la version 35 TFSI sur les mêmes routes, dommage, car quand cette motorisation est associée à la S Tronic, elle profite en plus d’une micro-hybridation 48V, histoire de gagner quelques grammes d’émission de CO2, et qui pourrait avoir un intérêt sur les routes des cols que nous avons parcouru. Il est probable que l’agrément de conduite soit intéressant, même si elle dispose d’un couple moins élevé (250 Nm) par rapport au diesel. En tout cas, je reste persuadée que la motorisation 35 TFSI offre le rapport qualité/performances/prix le plus pertinent.
Marseille > Paris : le challenge éco qui met en valeur la sobriété de l’A3
Le principe : relier les deux villes avec nos trappes à carburant scellées, l’idée était bien entendu d’afficher la consommation la plus basse pour gagner le challenge avec deux classements, l’un pour les A3 35 TDI et l’autre pour les A3 35 TFSI. Le tout en empruntant le parcours défini par l’autoroute et dans un timing maximum de 10 heures (pauses et bouchons inclus).
Forcément pour ceux qui optaient pour les un peu moins de 800 km avec la motorisation 35 TDI, il n’y avait aucun doute que la voiture pourrait faire le trajet sans avoir à ravitailler avec ses 50 litres de carburant. Pour ma part, j’avais opté pour le challenge en essence, histoire de rajouter un peu de piquant. Je dois bien dire qu’au départ de l’hôtel à Marseille, le compteur nous disait clairement qu’on n’y arriverait pas et qu’il faudrait peut-être serrer les fesses (désolé pour l’image).
Ce n’est finalement qu’à un quart du trajet qu’avec mon binôme d’Automotivpress on a commencé à respirer en se disant que le challenge était réalisable. Si les plus compétiteurs ont usé de bien des techniques (à ne pas reproduire) pour abaisser leur consommation à des niveaux surprenants, au bout d’un moment, j’ai entraîné mon binôme à lâcher la tentative de record pour juste rouler raisonnablement, mon idée étant d’éviter le pic de circulation sur l’arrivée à Paris (et intra-muros). Je suis surtout pragmatique plus que compétitrice.
Résultat des courses (de tortue) #AudiChallengeConso sur ma session avec 6 voitures en transhumance entre Marseille et Paris :
- 3.4 l/100 km en A3 35 TDI (diesel) pour un des binômes qui aurait pu continuer à parcourir l’Europe avant d’avoir à faire le plein
- 4.5 l/100 km en A3 35 TFSI (essence) pour le meilleur binôme réalisé en 9h27.
Pour ma part, c’est avec une conso à 4.9 l/100 km que j’ai garé la voiture à notre point d’arrivée après 766 km de trajet et 8h15 de roulage. L’ordinateur de bord nous donnait encore 220 km possible. On pensait avoir une marge serrée au départ, on est finalement assez large à l’arrivée. Avec un peu d’efforts, ces A3 35 TFSI sont très efficientes.
Si ces résultats sont possibles, c’est en effet parce que l’on a roulé plutôt autour des 110 km/h en adaptant la vitesse à la topologie (sans régulateur), mais surtout grâce à une fonctionnalité « roue libre » du moteur qui se coupe quand il est lancé et que l’on accélère plus. Les participants diesel qui ont roulé sans trop se soucier du challenge ont affiché du 5.0 l/100 km, ce qui est également un bon résultat.
En bref
Cette nouvelle Audi A3 est de plus en plus polyvalente et offre un confort à bord satisfaisant. Ses motorisations 150 ch essence comme diesel, sont pertinentes et comme vous l’aurez vu, efficiente dès lors que l’on adopte une conduite apaisée, par contre elles n’échapperont pas toutes au malus 2021. Mais elles permettent aussi de rouler de manière plus dynamique avec un châssis qui suit la hausse de régime.
Maintenant, parfaite, elle ne l’est pas, des petits détails de finition et d’équipements viennent un peu entacher le tableau, notamment quand on les met face à leurs tarifs :
- A3 35 TDI S tronic en finition S-Line à partir de 41 850 €
- A3 35 TFSI (MHEV) S Tronic en finition S-Line à partir de 39 150 €
Des tarifs auxquels un certain nombre d’options vont venir s’ajouter à la note, et sur nos modèles d’essai, on atteignait pas loin de 10 000 € d’option. Cela commence à peser sur le budget. Cela n’empêchera pas ceux qui sont séduits par la proposition de se laisser tenter, il faut dire que l’A3 reste une valeur sûre, mais pour ceux qui cherchent le meilleur rapport qualité/prix, il pourrait y avoir quelques hésitations légitimes.
Depuis cet essai, le catalogue s’est enrichi de la version sportive S3, mais aussi de la version PHEV avec l’A3 40 TFSI e, pour ceux qui veulent d’autres alternatives.
La version audio de cet essai de l’Audi A3 est disponible ici :
Pour consulter d’autres essais Audi, c’est par ici : les essais Audi par Miss280ch