Essai

Le Skoda Kamiq passe son oral

Skoda Kamiq (2019) vert rallye

Le petit dernier de la gamme des SUV de Skoda, le Kamiq était à l’essai il y a quelques semaines dans ma région. L’occasion pour moi de le tester sur des routes que je connais bien, afin de jauger des qualités et des défauts de l’engin. Du look extérieur au comportement routier, de l’équipement technologique aux motorisations, petit tour d’horizon de cette nouveauté qui pourrait s’annoncer comme un succès pour la marque tchèque.

Design : Un SUV plus endimanché

Première chose qui surprend un peu quand on est face à face avec le Skoda Kamiq, c’est qu’on voit bien visuellement qu’il reprend les caractéristiques de la gamme SUV, une calandre haute tout comme la ceinture de caisse et une verticalité plus marquée, pour autant les éléments esthétiques et de protections typiques du baroudeur sont plus discrets que sur ses grands frères Skoda Karoq et Skoda Kodiaq. Clairement, il vise son intégration auprès d’une clientèle urbaine sans chercher à être trop exotique dans son dessin.

Skoda Kamiq (2019) noir magic

Il se positionne par son look entre la compacte Scala (dont il partage la même base) et le Karoq, au moins on trouve une certaine logique dans la gamme. Enfin, si la Scala venait à sortir en version Scout, cela commencerait à être moins clair.

Skoda Kamiq (2019) noir magic - jantes propus aero

Bref que dire de plus sur le look que vous ne voyez pas déjà vous-même sur les photos, la nouveauté se situe surtout au niveau de la face avant et de l’intégration des feux full led. Après je laisse à chacun le choix de juger s’il aime ou pas cette esthétique.

Skoda Kamiq (2019) vert rallye - face avant

Motorisations et comportement routier

Pour débuter cette prise en main du Skoda Kamiq, c’est avec une motorisation TSI 116 ch en boîte DSG7 que j’ai attaqué le programme du jour, et notamment la montée des Vosges vers le Grand Ballon et le Markstein, une route un peu technique sur laquelle j’emmène souvent des voitures de test quand je suis en Alsace.

Skoda Kamiq (2019) noir magic

Si l’association TSI de 116 ch avec la boîte DSG7 fonctionne plutôt bien pour avoir une conduite coulée en ville, sur route et autoroute, elle montre des latences importantes quand il s’agit de grimper un col en mode plus dynamique. En effet, éco-conduite oblige, la boîte a tendance à passer les rapports haut très tôt, sauf que pour sortir d’une épingle en 5ème avec 116 ch sous le capot, ça ne marche pas des masses. Dans ces cas-là, il ne faut pas hésiter à repasser sur le mode manuel et jouer des palettes, reste que comme souvent une boîte automatique sur un petit moteur, c’est un agrément au quotidien, mais ça lisse un peu trop les sensations pour ceux qui cherchent un comportement dynamique.

Skoda Kamiq (2019) vert rallye

La version 116 ch en boîte manuelle 6 rapports est donc une alternative pour celui qui veut choisir s’il conduit plus sportivement ou en mode bon père de famille. La version TSI 95 ch n’est par contre disponible qu’en boîte manuelle 5 rapports, ce qui est logique pour l’entrée de gamme. La version TSI 150 ch n’était pas encore disponible lors de notre essai, elle offrira également le choix entre DSG7 ou BVM6.

Skoda Kamiq (2019) vert rallye

Enfin pour les amoureux des petits diesel, s’il en reste, la version 116 ch existe en 1.6 TDI, avec le choix boîte manuelle ou automatique. Mais en dehors du couple supplémentaire à bas régime (250 Nm de couple contre seulement 200 Nm pour la version TSI équivalente), le Kamiq perd un peu de son charme et de son confort d’insonorisation avec cette motorisation pas vraiment des plus discrètes. Franchement je ne peux que recommander de s’orienter vers une des 3 motorisations essence sur ce modèle, de toute façon on ne le dira jamais assez, du diesel en ville c’est un non-sens.

Un point consommation, si l’on se base sur les documents officiels nous aurions autour de 4.3 l/100 km avec le 1.6 TDI 116 ch et autour de 5.1 l/100 km pour le 1.0 TSI 116ch. Forcément comme on ne conduit pas vraiment selon les tests d’homologation lors de nos essais, vous pouvez ajouter entre 1 et 2 litres de plus environ.

Skoda Kamiq (2019) noir magic - jantes propus aero

Pour revenir au comportement routier, le Skoda Kamiq est plutôt typé confort que dynamique. Même s’il ne rechignera pas à l’effort sur les petites routes, on pourrait se faire un peu surprendre par quelques prises de roulis si l’on venait à confondre ce Kamiq avec un véhicule disposant d’un centre de gravité plus bas. Il n’est pas un mauvais élève, loin de là, je pense par contre qu’il apportera un agrément à bord plus agréable dès lors que l’on roule cool. Franchement je n’ai pas grand-chose à y redire, cette motorisation de 116 ch offre déjà un bon agrément, même si parfois un peu juste si l’on veut s’engager sereinement dans certains dépassements, mais au moins ce 3 cylindres est discret à l’usage et surtout assez économique.

Equipements et technologies embarqués

Je le répète certainement à chacun de mes essais Skoda, mais les petites astuces « simply clever » de la marque sont des petites attentions qui font mouche à chaque fois que j’en essaye une. A se demander pourquoi les autres marques ne s’engouffrent pas sur ce créneau.

Alors oui, c’est un peu gadget sur les bords pour certains, mais j’y trouve une certaine valeur ajoutée surtout pour le conducteur : parapluie dans la portière côté conducteur, gratte-givre dans la trappe à essence, protection pour les arêtes de portes, entonnoir pour lave-glace pour éviter d’en verser à côté, des crochets pour suspendre des affaires, des clips pour le ticket de stationnement, des filets dans le coffre, un porte-gobelet pouvant accueillir une grande bouteille d’1.5 litre. Bref, on retrouve bien certaines de ces solutions chez d’autres, mais pas autant et peu dans cette gamme de prix.

Skoda Kamiq (2019) - nouveau infotainment 9.2" et digital cockpit

Cet essai du Skoda Kamiq était aussi pour moi l’occasion de découvrir la nouvelle planche de bord et les équipements inaugurés sur la Scala. Dans les finitions haut de gamme l’intégration du Digital Cockpit (de série dès la finition Business) et de cet écran d’infotainment Amundsen de 9.2″ prouvent bien que le temps où Skoda était le parent pauvre du groupe VW est révolu. Si on met un Kamiq et un T-Roc côte à côte, je me demande si on n’inverserait pas les rôles.

Skoda Kamiq (2019) - nouveau infotainment 9.2"

Bien entendu tout n’est pas que plastiques de grande qualité, mais pour ce genre de petits modèles, je trouve l’offre assez alléchante, aussi bien du point de vue de l’équipement que sur la question de l’assemblage. Certainement moins flagrant sur les finitions plus basses (Active et Ambition non équipée du pack Launch+) que sur les deux versions les plus haut de gamme (Business et Style)

Je ne reviens pas sur l’utilisation du Digital Cockpit, l’essayer c’est l’adopter en général, mais la nouveauté se situe surtout au niveau du système d’infotainment Amundsen de 9.2″ avec Laura votre nouvelle assistante vocale. Une solution tactile assez agréable en matière d’ergonomie, si ce n’est que l’on a eu quelques bugs pendant notre essai, j’imagine que cela va se corriger rapidement (qu’il s’agissait de petits défauts de jeunesse). En plus Laura qui répond normalement quand on lui dit « ok laura » semblait s’ennuyer seule dans son coin, et s’est invitée plusieurs fois dans nos conversations avec mon binôme (ceux qui ont un android avec « ok google » connaissent certainement ces intrusions étranges).

Skoda Kamiq (2019) - intérieur

Le Kamiq offre également une large palette d’aides à la conduite dès le premier niveau de finition, on ne va pas revenir sur les fonctionnalités de lane assist, de front assist et autre régulateur de vitesse adaptatif, vous devez être habitués maintenant.

Compacte ou SUV à vous de choisir

J’ai tendance à dire qu’il s’agira là plus d’une question de look que d’un vrai changement de philosophie entre la Scala et le Kamiq. La position de conduite comme le comportement routier du Kamiq tendent quand même plus vers la berline un peu surélevée que vers le SUV traditionnel.

Skoda Kamiq (2019) vert rallye

Côté gabarit, le Kamiq fait 4 241 mm de long pour 1 988 mm de large et 1 553 mm de haut ; quand la Scala fait 4 362 mm de long pour 1 793 mm de large et 1 471 mm de haut. L’empattement étant identique sur les deux modèles (plateforme commune je vous le rappelle), l’habitabilité à bord sera assez proche. Côté coffre avantage à la Scala avec 467 litres contre seulement 400 litres pour le Kamiq (forcément il est plus court de 12 cm et la banquette ne coulisse pas).

N’ayant pas fait les essais Scala, je n’irais pas plus loin dans les comparaisons. Le Skoda Kamiq n’est pas un modèle qui va révolutionner le segment des SUV Urbain mais il a le mérité d’arriver bien armé dans la course. Il est plutôt bon élève, mais sans mention d’excellence (en même temps je ne sais pas à quel suv urbain je pourrais la délivrer). Si je suis ravie de voir que les derniers nés de chez Skoda rompent définitivement avec l’austérité du passé, je me demande si le positionnement tarifaire plutôt abordable des modèles Skoda ne va en pâtir.

Skoda Kamiq (2019) vert rallye

Le Skoda Kamiq débute à partir de 19 870 € (pour un 1.0 TSI 95 ch en finition active) pour aller jusqu’à 29 280€ (pour le 1.5 TSI 150 ch DSG7 en finition style) que nous n’avons pas testé. Pour le 1.0 TSI 116 ch il faut prévoir 27 880 € avec la DSG7 et la finition la plus haut de gamme que je ne peux que recommander (mais plus de 30 000 € pour son équivalent diesel). Seul point positif les motorisations testées n’auront pas de malus (du moins pas selon le barème provisoire de 2020).

Le Kamiq vient d’arriver en concession ce 10 octobre, s’il vous intéresse n’hésitez pas à vous rendre dans le showroom Skoda le plus proche.

L'avis parfaitement subjectif de Miss280ch // Skoda Kamiq
Overall
7.1/10
7.1/10
  • Look Global - 7/10
    7/10
  • Motorisation - 7/10
    7/10
  • Confort & équipements - 7.5/10
    7.5/10
  • Rapport Qualité / Prix - 7/10
    7/10

La testeuse en dit :

Skoda monte en gamme et cela se voit encore une fois avec cette nouveauté. Ce petit SUV / crossover qui vient compléter les Karoq et Kodiaq arrive avec des équipements technologiques encore plus avancés. Comme toujours chez Skoda, le Kamiq dispose de pleins d’astuces pour rendre la voiture plus pratique. Une voiture avec des qualités et quelques défauts à aller tester.

A propos de l'auteur

Portrait Miss280ch 350z

Raphaelle

Avoir des chromosomes XX n'empêche pas d'apprécier les voitures et les belles mécaniques, bien au contraire. Je pense même que cela permet d'apporter un regard différent sur le secteur automobile, sans pour autant devoir se limiter à commenter la palette des couleurs des citadines.

J'ai grandi baignée dans l'univers automobile, je me suis fait plaisir avec des sportives raisonnables, j'ai passé des heures voire des week-ends au sein de clubs automobiles. Depuis maintenant plus de 7 ans, j'édite seule le site Miss280ch. Entre coups de coeur et coups de gueule, je m'exprime souvent sans langue de bois, mais toujours avec humour et honnêteté.

Basée en Alsace, je profite de l'Autobahn illimité pour taquiner les VMax des voitures ou des Vosges pour tester les châssis ... ce terrain de jeu est parfait.

1 commentaire

  • je possède ce véhicule SKODA KAMIQ ESSENCE 116c. Je constate une consommation de 40 l sur un trajet d’un kilomètre. Elle passe à 30 l , puis 15 l sur 3 kilomètres en vitesse de 15 km/h en respectant le passage des vitesses.
    Un glouton????

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