La Cité de l’Automobile de Mulhouse dispose de la plus grande collection de Bugatti d’avant 1956, et il s’agit déjà d’une visite exceptionnelle à faire tout au long de l’année. Mais à l’occasion des 110 ans de la marque alsacienne, le musée a créé un véritable écrin dédié à Bugatti sous la forme d’une exposition temporaire nommée « incomparables Bugatti » visible jusqu’au 3 novembre 2019. J’ai eu l’occasion d’aller l’apprécier déjà deux fois (dont pendant la soirée de présence de POG à Mulhouse) et je ne m’en lasse pas.
Du passé au présent à travers 110 ans d’histoire d’hommes
Il est sûrement plus compliqué de choisir 5 modèles représentant le passé de la marque, que 5 modèles récents, pour autant cette exposition réserve bien des surprises.
Pour mettre en valeur le passé de la marque, la sélection s’est portée sur une Bugatti « Royale » coupé Napoléon, une Bugatti Type 57 S « Atalante », une Type 32 « Tank », une Type 51 de Grand Prix, ou une Type 251 (Formule 1). Des modèles rares, un peu plus originaux que la simple Type 35 que l’on associe facilement à la marque.
Parmi ces voitures c’est sûrement la Type 32 Tank qui est la plus surprenante par son design très « brut de décoffrage », mais c’est l’élégance de la Bugatti Royale coupé Napoléon (voiture d’Ettore Bugatti aussi nommée « coupé du patron ») avec ses 6 mètres de long et son moteur 12 litres de 300ch qui me laisse sans voix.
Ne vous inquiétez pas vous retrouverez tous les autres modèles de la marque dans le musée, il y en a encore 75 à découvrir dans la collection Schlumpf. Quand on vous dit que Mulhouse est la plus grosse collection de Bugatti visible au public.
On fait ensuite un bon dans le temps jusqu’aux années 90 pour retrouver l’EB110. C’est la renaissance d’une marque endormie depuis 1956 sous l’impulsion de Romano Artioli et avant le passage sous le giron du groupe Volkswagen.
Côté présent, on retrouve donc dans cette salle la Bugatti Divo, suivi d’une Bugatti Chiron et d’une Bugatti Veyron (qui est habituellement dans le musée de la cité de l’automobile), ou comment réunir 4001 ch en quelques mètres carrés l’air de rien. De quoi faire briller les yeux des plus jeunes qui ne connaissent pas le glorieux passé de la marque.
Mais si vous avez bien compté, on est arrêté à 9 voitures sur 10 exposées. La dernière qui est sûrement celle qui m’a le plus surpris, c’est la Bugatti Galibier 16C. Si les journalistes qui courent (et couvrent) les salons automobiles depuis plus de 10 ans ont déjà croisé ce concept marquant le centenaire Bugatti, pour ma part c’était une découverte totale.
Ce prototype roulant de la marque alsacienne a été présenté à quelques journalistes et clients de la marque dans un espace privé lors du salon de Francfort 2009, puis un peu plus largement pendant les journées presse sur celui de Genève 2010. Mon premier réflexe a été de la nommer « la Panamera de Bugatti », il faut dire que je l’ai découverte de 3/4 arrière avec ses lignes très arrondies et ses 4 portes, c’est la première référence qui m’est venue en tête.
Mais cette Galibier 16C est un peu plus qu’une berline de luxe, elle emprunte les codes de la limousine. Elle se présentait avec le W16 de la Veyron dans une version dégonflée à 800 ch (quelques turbocompresseurs en moins) et positionné à l’avant. On retrouve dans le design de ce modèle quelques références au passé et notamment à la Type 57 Galibier mais aussi à la type 57 SC Atlantic sur l’arrière. Un modèle qui ne verra finalement jamais le jour (un peu comme la Bugatti EB112 qui lui ressemblait déjà beaucoup) par peur de dérouter le client. Dommage à mon avis, car elle aurait certainement trouvé sa cible chez les clients du Moyen-Orient, enfin restait à en connaître le prix.
Au-delà des 10 voitures exposées et des moteurs présentés, il y a aussi dans cette exposition plusieurs pièces uniques en relation directe avec la famille Bugatti : des pièces de mobilier de Carlo Bugatti, comme des sculptures de Rembrandt Bugatti, de quoi attirer l’attention des curieux.
Rappel : L’exposition « Incomparables Bugatti » est visible jusqu’au 3 novembre, après vous n’aurez plus l’occasion de voir à la Cité de l’Automobile la Divo, la Chiron, la Galibier, même s’il restera encore énormément de Bugatti à voir… alors ne tardez pas trop.
Le tarif d’entrée au musée est à 14€ et pour toutes les informations pratiques, direction le site de la cité de l’automobile.