Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas pris place du côté conducteur d’une Mercedes récente, cet essai de la Classe C 220 d cabriolet me permet de replonger dans l’univers de la marque allemande. Les plus attentifs auront déjà crié au sacrilège, hélas oui, c’est avec la motorisation diesel de 194 ch que j’ai pris la route en direction de l’Alsace.
Une esthétique habillement travaillée
A la différence de BMW qui semble se complaire dans son design daté sans réellement se renouveler, Mercedes a réussi il y a quelques années une évolution intéressante de son design pour coller aux nouvelles tendances. Rajeunissant et diversifiant ainsi sa clientèle, Mercedes s’est offert un vrai coup de jeune, le constructeur avait en effet bien besoin de dépoussiérer sa réputation de voiture à papy.
Je ne suis pas forcément sensible à l’esthétique de l’ensemble de la gamme Mercedes, mais certains modèles tels que la classe A ou cette classe C me semblent particulièrement aboutis sur la question du design extérieur. Un joli trait de crayon au moment de son renouvellement, qui est en plus bien complété par la finition AMG line de ma Classe C cabriolet d’essai.
Ce rouge « jacinthe designo » n’est d’ailleurs pas pour gâcher l’ensemble, il souligne bien les lignes de cette version découvrable de la Classe C. Un avant tranché aux lignes reflétant le dynamisme s’équilibre avec un arrière aux courbes plus douces, voire voluptueuses, mais pour autant un ensemble bien campé sur ses roues. Pas de doute, nous sommes face à une voiture allemande.
Sur cette génération légèrement restylée, on notera une évolution sensible du bouclier avant (avec la calandre diamantée) et arrière, mais aussi de la signature lumineuse avec ces feux full-leds dont l’esthétique s’intègre parfaitement. Mais pour un néophyte de la marque les changements seront trop subtils pour être notables afin de différencier l’avant/après du restylage.
Intérieur : une finition soignée
Ce n’est pas vraiment une surprise, la qualité des matériaux et de l’assemblage est au rendez-vous dans cette classe C. Mercedes a revu les appellations de ses finitions et les équipements associés à celles-ci pour simplifier son offre commerciale. On est ici dans la version la plus dotée du catalogue.
Cette nouvelle génération intègre un poste de conduite numérique dont les affichages sont personnalisables, histoire de suivre les données qui vous intéressent avec plusieurs esthétiques de compteur disponibles. Tout ceci se manipule depuis des boutons tactiles « touch control » situés sur le volant, alors même s’ils sont censés offrir plus d’efficacité, je suis un peu mitigée quant à l’utilisation de ceux-ci, car ce n’est pas si évident à manipuler sans se louper.
Il en va de même pour maîtriser l’ensemble des nombreuses commandes disponibles sur la console centrale et sur le volant. Pour ceux qui sont habitués à l’environnement Mercedes cela doit être évident, mais quand on n’est pas un coutumier de la marque, cela nécessite un temps d’adaptation. C’est probablement ce qui m’a le plus dérouté pendant l’essai, même si j’ai fini par mieux maîtriser ces commandes à la fin de mes 1000 km. J’imagine sans mal que le « hey Mercedes » (commande vocale intelligente) qui équipe d’autres modèles soit un soulagement pour certains utilisateurs malhabiles.
Heureusement les plus simples à utiliser sont les commandes dédiées au cabriolet : avec l’ouverture et la fermeture de la capote en toile, la fermeture centralisée de toutes les vitres et l’activation des systèmes anti-remous. En plus les boutons sont joliment intégrés à la console centrale. La capote s’actionne jusqu’à 50 km/h sans soucis, en plus sa cinématique reste assez rapide, une vingtaine de secondes environ (en tout cas bien plus rapide que celle de ma BMW série 1).
Reste que le système anti-remous une fois déployé gâche un peu la ligne de la classe C, mais ça c’est pour chipoter, c’est vraiment un détail. Sinon quel confort d’utilisation, surtout que l’on peut profiter de rouler décapoté peu importe la saison grâce à la combinaison : sièges chauffants, ventilés et système de chauffage de nuque (inutile par les 30° et plus que j’avais pendant mon test, donc je n’ai pas eu l’occasion d’essayer ce dernier).
Motorisation : un diesel de plus en plus discret
Je sais, je sais, les motorisations diesel pour un cabriolet devraient être bannies si l’on écoute les puristes. Je dois bien l’avouer, je suis assez d’accord sur le principe, mais il y a quand même diesel et diesel.
Dans le cas de cette classe C 220 d, je dois bien avouer que l’insonorisation est suffisamment bonne pour que l’on oublie presque que l’on ne roule pas avec un moteur essence équivalent. Cela manque bien sûr du doux murmure enjôleur d’une belle motorisation tournant au sans-plomb (un petit moteur AMG par exemple), mais ce n’est pas aussi terrible que cela pouvait l’être par le passé. Le moteur se fait discret aussi bien dans l’habitacle qu’à l’extérieur du véhicule (une fois qu’il est chaud).
Mine de rien, disposer d’une autonomie pouvant dépasser les 1000 km en cabriolet, si l’on est doux sur l’accélérateur, n’est pas non plus négligeable. C’est certainement le point positif de ce 4 cylindres de 194 ch, il peut se montrer particulièrement raisonnable avec une consommation annoncée à 5.4 l/100 km en mixte (WLTP ou 4.8 l/100 km en NEDC). Un peu moins raisonnable sur mon essai, je tournais plutôt entre 5.6 et 6.2 l/100km sans chercher à rouler à l’économie (au contraire).
Combiné à la boîte automatique 9G-Tronic, ce moteur diesel de 194 ch pour 400 Nm de couple offre un agrément de conduite appréciable. Il est suffisant pour mouvoir sans sourciller les 1840 kg de ce beau bébé.
Mes impressions au volant
Si je devais résumer mon essai en un mot, je dirais que cette voiture est rationnelle. Ce qui est positif, mais pour ceux qui me connaissent bien, ils savent que cela veut dire que cela manque d’une pointe de passion.
La voiture est équilibrée, bien équipée, sa motorisation offre un bon compromis, son comportement routier est le juste milieu entre confort et dynamisme, serait-elle finalement trop bonne élève ? C’est peut-être ça qui me laisse un peu sur ma faim.
Comprenez-moi bien, j’ai pris plaisir à enchaîner les kilomètres à son bord. Bien rivée à la route, son confort est à la hauteur de la réputation de la marque, et j’aurais apprécié de la garder encore un peu plus longtemps. Mais elle n’a pas suscité chez moi une excitation particulière dans cette configuration, je crois que j’aime bien quand elles sont un peu plus rebelles surtout en cabriolet.
Du coup, cette classe C cabriolet se révélera être une très bonne monture pour partir faire de long roadtrips cheveux au vent, tout comme elle sera une très bonne « daily car » (même si du coup son coffre tout en profondeur imposera de composer avec l’espace disponible).
Il y a par contre un point sur lequel cette classe C cabriolet m’a agréablement surprise, c’est concernant ses aides à la conduite (avec les options « Pack d’assistance à la conduite Plus » qui vont bien). J’en avais déjà discuté avec un possesseur de Mercedes classe S, mais concrètement le système est efficace (même s’il y a toujours quelques couacs), j’oserais même dire qu’il est plus agréable que l’autopilot de Tesla sur certains aspects. Le régulateur de vitesse adaptatif corrige sa vitesse par rapport aux autres véhicules de manière plus fine, il n’enclenche pas un freinage excessif trop en amont (reproche que l’on peut faire à Tesla vis-à-vis des camions notamment), et surtout en enclenchant les clignotants pour signaler le souhait de changer de voie la voiture va effectuer les dépassements proprement (en le précisant sur le compteur), enfin si vous mettez votre clignotant à l’approche d’une sortie d’autoroute la voiture ralentira pour adapter sa vitesse à la sortie de l’autoroute. L’ensemble est assez homogène et il se combine bien avec les aides au stationnement et la vision 360°, pour faciliter le quotidien du conducteur.
Si je résume, cette Mercedes classe C cabriolet est esthétiquement réussie, confortable (enfin un peu moins si on doit voyager à l’arrière), bien finie, efficiente (puissance vs consommation), rassurante (par ses aides à la conduite), elle a donc tout pour plaire. Jusqu’au moment du prix, car si la classe C cabriolet débute à partir de 41 700€, mon modèle d’essai s’affiche lui à 72 050€, cela peut refroidir un peu l’enthousiasme, même si cela reste un beau produit indéniablement.
L'avis parfaitement subjectif de Miss280ch // Mercedes Classe C Cabriolet (220 d)
Overall
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Look Global - 7.5/10
7.5/10
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Motorisation - 7/10
7/10
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Confort & équipements - 8/10
8/10
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Rapport Qualité / Prix - 7/10
7/10
La testeuse en dit :
En quelques années, Mercedes a complètement transformé son approche stylistique, proposant depuis 7 ans une génération qui tranche avec les modèles d’avant 2010. Cette Mercedes Classe C dans sa version cabriolet suit la même évolution, avec un restylage léger en 2018. Un dessin abouti et plutôt plaisant à regarder qui fonctionne bien.
Reste que pour cet essai c’est une motorisation diesel de 194 ch qui se trouvait sous le capot de ce cabriolet, même si le moteur répond aux attentes, il manque un petit quelque chose pour rendre cette classe C plus excitante, un bon gros moteur essence qui chante agréable signé AMG.
Bien équipée, un peu lourde, mais avec un comportement routier globalement bon, ce n’est peut-être que le tarif qui tire la note vers le bas.