Pour ceux qui me suivent sur Facebook ou Twitter, vous avez peut-être vu que j’ai partagé une petite vidéo à chaud en direct du salon (un peu plus bas dans l’article), ce n’est pourtant ni mon format ni mon habitude, mais une fois rentrée je voulais revenir plus en détail sur ce sujet qui m’a fait vivement réagir.
Et avant d’aller plus loin une précision qui me semble nécessaire. Sachez qu’il s’agit ici d’Emmanuel Macron, mais cela aurait n’importe qui d’autre (Tartine Mariol ou Tartempion), j’aurais réagi de la même manière, ce que je vais critiquer ensuite ne concerne pas une orientation politique mais une façon de faire.
Que des politiques viennent faire les beaux sur un salon qui dispose d’une visibilité internationale me semble normal et légitime, et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’essayer de corréler politique et monde économique / industriel. C’est d’ailleurs mieux quand ils viennent, que quand ils boudent ce genre d’événement. Maintenant dans le cas de la visite de Macron, si la promenade présidentielle est de bon augure pour l’automobile et notamment les industriels français qui ont été visités, pour le reste des professionnels présents à ce moment-là ça a été une toute autre histoire.
Sans commentaire… Macron au #MondialParis pic.twitter.com/w0S1wO0LWn
— Miss 280ch (@Miss280ch) 3 octobre 2018
Je dois avant tout dire merci au journaliste (Merci Laurent) qui m’a communiqué l’information quelques jours avant le salon que le président se déplacerait ce 3 octobre dans l’après-midi sur le Mondial de Paris, et que j’ai à mon tour diffusé à certains de mes camarades (absolument pas informés). Sauf que pas de chance pour moi, je n’ai qu’une accréditation valable le 3/10, donc pas le choix je dois composer avec cette visite sachant que cela générerait des désagréments, mais je n’avais pas imaginé que cela serait à ce point.
Pour moi j’ai l’image de présidents, ministres et autres politiques en mode « bain de foule » comme cela se fait au salon de l’agriculture ou sur les autres salons auto (comme Genève ou Francfort). Je me suis dit qu’en effet le hall 1 serait un peu compliqué à visiter pendant ces déambulations présidentielles, mais sans vraiment plus, en fait j’avais tout faux !
Un salon à l’arrêt
Si Nicolas Sarkozy et François Hollande ont eux aussi fait des passagers plus ou moins remarqués par le passé sur le Mondial de Paris avec des accès très limités sur une certaine durée, je ne pense qu’aucun n’a poussé le vice comme ce qu’a fait notre président actuel, sacrifiant quasi une demi-journée de travail aux journalistes et constructeurs concernés.
Sachant le président présent dans le Hall principal (hall 1), puisque finalement l’automobile n’est répartie que dans 3 halls, 1 grand (le 1) et 2 petits (4 et 5.2), j’ai continué mon travail le plus éloignée possible de cette agitation, mais vient un moment où j’avais encore des stands à visiter au hall 1 (on était déjà plus d’une heure après son arrivée sur place).
Première épreuve rejoindre le hall, si on peut habituellement y accéder via une passerelle intérieure (en passant par le hall 2), la sécurité en bloquait le passage, il fallait absolument passer par l’extérieur (heureusement il fait beau). On s’exécute faisant un détour, arrivée sur place j’accède à un des stands que j’avais besoin de voir (Hyundai), tout va bien, mais voilà quand je veux le quitter je me heurte à un mur d’agents de sécurité et un passage impossible. Le président est pourtant pas mal de stands plus loin (chez Renault au coeur du salon).
Changement d’itinéraire j’en profite pour voir d’autres stands DS, Citroën, mais là encore une fois au moment d’aller sur le stand Peugeot impossible (le président est pourtant toujours chez Renault en face) … le stand Peugeot est condamné, il n’y a dessus plus de personnel de la marque juste des agents assurant la sécurité pour la visite du président.
Je continue mon contournement et je finis par tomber sur une partie du personnel presse de Peugeot qui attend derrière les cordons de sécurité de pouvoir regagner leur stand et assurer les interviews et rencontres qu’ils avaient prévus. Ils ont dû attendre 2 heures (chômées) avant de pouvoir rejoindre leur lieu de travail que le président passe dans un autre secteur du hall (paralysant à son tour les stands environnants ceux qu’il visite).
Je me demande même si le stand Alpine a pu réouvrir avant la fermeture du salon car il se trouvait dans une zone de « no man’s land » entre les deux points de convergence d’Emmanuel Macron. Oui car notre président n’est pas passé en coup de vent, tout ceci a duré jusqu’après 19h. Si on peut se dire que c’est très positif pour les entreprises concernées par sa visite, je reste perplexe, pourquoi Emmanuel Macron est-il resté autant de temps chez le groupe PSA et encore plus sur le stand Renault (puis encore sur d’autres stands), alors qu’il a organisé lundi soir un dîner avec un certain nombre de président de groupes automobiles. Je le saurais peut-être en regardant le contenu produit par la seule chaîne de TV autorisée à le suivre.
Disproportionné ? Largement …
Si je comprends qu’il soit nécessaire d’établir un certain protocole de sécurité pour assurer la visite du président français, j’ai trouvé ce dispositif parfaitement disproportionné surtout sur une telle durée. Je ne sais pas si initialement la visite devait durer une heure et qu’elle s’est (un peu) étendue, mais voir une grande partie du hall 1 complètement paralysée plusieurs heures est juste improbable.
Pour un homme, on a empêché de travailler constructeurs comme journalistes normalement. Mais pire encore j’entendais des équipes de médias étrangers qui se demandaient ce qu’il se passait sans vraiment comprendre pourquoi les stands Peugeot ou Renault ont été inaccessibles pendant 2h en pleine journée presse. Car s’il était assez facile d’avoir l’information pour les français, les médias internationaux étaient eux complètement perdus voire dépités, mais quelle image renvoyons-nous ?
En fait c’est simple, voir ces allées du salon vides me faisait penser au plan vigipirate, vous savez quand un(e) étourdi(e) oublie son bagage à l’aéroport ou dans une gare, cela donnait exactement cette étrange impression de malaise, sauf que ce n’était pas pour 30 minutes mais 3 heures !! Pourquoi diable est-ce que le président ne s’est pas contenter de venir avec une garde prétorienne qui le protégeait sur un périmètre restreint ??
On n’est vraiment si terrible dans le milieu automobile ? Dois-je rappeler que nous étions en journée presse, où ont accès les journalistes, blogueurs, quelques VIP et l’après-midi des membres des réseaux commerciaux des marques automobiles. Sur un public presque trié sur le volet, pourquoi semblait-il nécessaire de bloquer plusieurs secteurs du salon le temps que Monsieur Macron fasse son tour des popotes ?
J’exprime ce soir mon incompréhension totale face à ça … pourquoi ce jour-là ? Pourquoi sous cette forme ? N’aurait-il pas été plus approprié d’en faire un moment de « convivialité » plutôt que transformer ceci en source de frustration et de colère ?
Une chose est sûre tous ceux bloqués derrière les cordons de sécurité étaient unis … à critiquer cette visite présidentielle …. gros fail pour moi pour le président comme pour l’organisateur du salon !
A lire également : « Macron au Mondial de l’Auto : « Je n’avais jamais vu un tel mépris », dit un pro » sur l’Alsace
p. s : ce n’était pas joli joli de bloquer les sorties (et issues de secours) sous prétexte de visite présidentielle, car si une personne mal intentionnée avait pu s’introduire, cela aurait pu faire de sacrés dégâts… carton rouge !
p.s 2 : ah oui ne cherchez pas Macron sur mes photos, je ne suis pas venue avec un téléobjectif … à vrai dire je ne suis même pas sure de l’avoir aperçu, enfin je suis persuadée ne même pas avoir pu distinguer sa silhouette …
ça et des tasses a son effigie a vendre dans la boutique souvenir de l’elysée , ça représente bien sa modestie …le petit roi de France en macronie ! royaume des banques !