En 2018 les équipes Peugeot ont frappé un grand coup, dans un premier temps au salon de Genève en dévoilant la nouvelle berline 508, puis un peu plus tard dans l’année en récidivant au Mondial de Paris avec le concept E-Legend et la présentation au public de la version break de la 508. Une vraie bulle d’oxygène dans un panorama automobile toujours très monopolisé par les nouveautés SUV.
La berline 508 semble profiter d’un bon démarrage de ses ventes malgré une montée en gamme qui se ressent dans son positionnement tarifaire, et après l’essai de cette nouvelle Peugeot 508 SW sur les routes du Portugal, je ne vois pas bien quel autre frein pourrait venir entacher un certain succès de cette version break… Enfin si, il y a une ombre au tableau, et pas des moindres puisque le public s’est majoritairement tourné depuis vers les modèles SUV (mais heureusement pour Peugeot il y a beaucoup de 3008 / 5008 dans le lot) en délaissant au passage berlines et breaks, la 508 pourra-t-elle inverser la tendance ?
Double concurrence : des suv et des marques premium …
Dans ce segment qui est pas mal trusté par les marques premium (notamment allemandes), il y a pourtant des places à prendre puisque certains constructeurs généralistes s’effacent un peu sur ce genre de modèles ou tardent à renouveler leur offre. Il faut dire qu’à elle seule l’Allemagne représente en Europe jusqu’à 40% des ventes de break, forcément les VW Passat SW, Audi A4 Avant, Mercedes classe C Break ou Skoda Octavia Combi trouvent facilement leur public.
La nouvelle Peugeot 508 SW devrait déjà réussir à séduire sans trop d’efforts les flottes d’entreprise (au moins en France). Il est en revanche un peu trop tôt pour savoir si les familles vont de nouveau envisager de s’orienter vers un break plutôt que vers un SUV. Pourtant là où la Peugeot 508 dans sa version berline pouvait pêcher (habitabilité à l’arrière et coffre) la version break apporte pas mal d’arguments positifs, et puis les normes comme WLTP et la recherche d’économie de carburant devrait petit à petit faire revenir les clients vers des véhicules moins volumineux que les SUV qui les ont séduits un temps, du moins on y croit !
Nouvelle 508 : LE design, mais pas que…
La nouvelle Peugeot 508 dans sa carrosserie berline remporte de nombreux prix remis par la presse en cette fin d’année, en espérant sûrement décrocher celui de « car of the year » qui sera dévoilé la veille du salon de Genève. Ce travail de style et son audace sont donc récompensés par le milieu automobile, et ceci semble être plus que justifié.
Il faut dire que la nouvelle Peugeot 508 fait toujours son petit effet quand on la croise sur la route, et je dois bien dire que je suis curieuse de voir les premiers breaks se mêler à la circulation pour vérifier si l’effet de surprise fonctionne aussi bien.
En tout cas rendre un break sexy n’est pas une mince affaire, il y a bien quelques références de shooting brake qui ont marqué le design auto dans le temps, mais l’exercice reste assez difficile. Pourtant la proposition de Peugeot avec la 508 SW est assez intéressante. Loin de donner l’impression d’avoir ajouté un cartable à sa berline, le break garde une certaine fluidité et légèreté dans les lignes.
4 centimètres plus longue que la berline et un peu moins de 2 cm plus haute, la différence entre la berline et le break est mince. Ces quelques centimètres augmentent un peu l’empattement et la malle arrière, mais c’est surtout à l’intérieur que le changement est le plus perceptible puisque les adultes gagneront 4cm sous plafond aux places arrière pour se sentir un peu moins engoncés que dans la berline, principal reproche que certains lui ont fait lors des essais de l’été.
Le coffre accueille maintenant jusqu’à 530 litres de bagages quand toute la famille est à bord, et jusqu’à 1780L quand on rabat la banquette arrière.
Comportement routier, motorisations, équipements …
Pour vous faire une idée je vous invite à lire ou relire mon essai de la Peugeot 508, car cette version SW n’apporte pas vraiment de changements dans l’offre de Peugeot.
Côté motorisation on trouve 3 motorisations Diesel BlueHDi : 130 ch (seule motorisation à proposer une boite manuelle), 160 ch et 180 ch, et 2 motorisations essence PureTech 180 ch et 225 ch. D’ici fin 2019, ces motorisations seront complétés par une offre hybride rechargeable de 225 ch.
J’ai eu un peu plus de temps pour prendre en main la plus petite motorisation diesel de 130 ch avec la boite EAT8, je n’avais pas eu l’occasion de la tester correctement cet été sur la berline. Je comprends mieux après cet essai pourquoi elle est la seule également proposée en boîte manuelle, car si la boite EAT8 est assez performante sur les autres motorisations, les 130 ch sont un peu justes et nécessitent parfois d’être bien moins doux dans les accélérations pour obtenir l’effet escompté sur le véhicule. Je me suis surprise sur quelques démarrages en côte à devoir mettre un coup de gaz assez franc pour réussir à réveiller la bête qui traînait à se mouvoir sur la chaussée. Elle offre par contre les chiffres de consommation les plus bas du modèle… raison ou passion ? J’opterais quand même pour des motorisations plus agréables.
J’aime toujours autant les deux motorisations essence Puretech de 180ch et encore plus dans sa version 225ch, qui offre en prime quelques sonorités agréables. Je ne suis toujours pas convaincue qu’il manque une motorisation plus puissante dans l’offre actuelle, certes cela plairait sûrement à la clientèle des allemandes mais pour rouler en France la version GT de 225 ch (ou encore 180 ch BlueHDi) est bien suffisante pour son comportement dynamique. En plus c’est un choix de raison vis à vis des normes comme WLTP et donc des malus, d’ailleurs regardez les configurateurs du groupe VW (un exemple pris pas du tout au hasard) et vous vous rendrez compte que beaucoup de motorisations (notamment essence un peu puissante) ne sont pas revenues depuis le mois de septembre (toujours quelques blocages dans les homologations). Reste que si Peugeot Sport veut nous sortir une 508 GTi avec quelques optimisations du châssis (qui est déjà bien efficace), du freinage et du couple (actuellement de 300 Nm sur la 225 ch) cela pourrait valoir le coup d’oeil, mais on change alors de clientèle.
Niveau comportement routier, pas de véritable changement entre la version berline et le break, si ce n’est qu’en cas d’excès d’optimisme en rentrant dans certaines courbes vous sentirez bien le centre de gravité se déporter, mais sinon la 508 SW profite du savoir-faire Peugeot pour la tenue de route, cela donne alors une auto à la fois confortable et dynamique.
Finalement ce qu’il faut retenir c’est que le break entraîne un surplus de poids et donc a un léger impact sur la consommation (lié également aux questions aérodynamiques), mais pour le reste c’est essentiellement pour le côté pratique et esthétique que vous aurez à trancher, si la question se pose encore. Restera enfin à choisir votre niveau de finition et donc d’équipements : Active, Allure, GT Line ou GT… bien sûr en optant pour les deux dernières vous avez un niveau d’équipement et d’aides à la conduite qui vous donneront à votre Peugeot 508 toutes ses lettres de noblesse, encore faut-il avoir le budget qui va avec.
En bref …
La nouvelle Peugeot 508 SW, tout comme sa version berline, sont deux propositions qui font du bien dans le paysage automobile, et je ne peux que souhaiter un franc succès à Peugeot sur ce modèle. Je suis maintenant curieuse de voir la suite, et plus spécifiquement de tester la version hybride.
En attendant n’hésitez pas à faire un tour en concession pour découvrir cette Peugeot 508, assez éloignée de ce que proposent les autres généralistes et s’approchant du premium sans forcément en tomber dans tous les travers (je pense notamment aux catalogues d’options sans queue ni tête de nos voisins allemands). A découvrir par vous-même et en laissant de côté les a priori du passé de la marque…